samedi 19 novembre 2011

L' atelier



Elle a poussé la porte
En disant qu' il ne fallait pas
Que c' était comme rouvrir
Les coffrets de l' enfance
Tu as dit simplement
Je ne suis jamais partie
Toi perchée comme avant
Les jambes nues dans le vide
Dans le sang des copeaux
Tu ne voulais pas dormir
Fermer les yeux ni ronronner
Il te fallait des nuits sans lune
La solitude des louves
Pour croire au rêve immaculé
Longtemps tu n' as plus voulu voir
L' atelier comme une tour
A peine levé la tête
Au rideau pâle de la verrière
Elle a dit qu' il ne fallait pas
Mais les murs se souviennent
De vos deux noms feulés
Entre ses bras
Contre sa bouche
C' est là que tu es née

7 commentaires:

  1. Cette "naissance", pudiquement évoquée, nous donne aussi envie d'aller piocher dans les coffrets de l'enfance...
    Mais au fait, où était mon "atelier" ? ;.)

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  2. Je vous souhaite de n' en perdre jamais la mémoire..

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  3. Très beau, Agnès
    Même pour ceux qui connaissent..

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  4. Vincent: Pour qui n' a pas les clés de l' atelier, assez énigmatique sans aucun doute.. :)

    Anonyme: Pas si anonyme que ça on dirait :)
    Merci à toi..

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  5. Oui, énigmatique, en effet. Il manque une clef. Ce qui fait qu'on peut interpréter comme on veut ou comme on peut. Du coup le lecteur quitte vos souvenirs pour tenter de lire les siens à partir du poème. Lecture erronée, forcément, mais tout texte n'est-il pas finalement polysémique?

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  6. Il n' y a pas de lecture erronée quand elle est sensible..

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