samedi 21 janvier 2012

Mauvais calcul

Des chemins au cordeau
La maison comme un cube
Le jardin bétonné
Une femme
Pour te donner des fils
Ne pas perdre le nom
Tracer des branches à l' arbre
Droit comme un peuplier
Les filles s' il en vient
Posées sur l' étagère
A côté du fourbis de la tante machin
Des vieilles pendules qui donnent l' heure encore
Avec une précision de métronome
L' heure de se lever
Manger pour se nourrir
Trimer jusqu' à plus d' heure
Se coucher pour dormir
Mais se méfier des songes
Des songes et de la poésie
Des étoiles
Des fées
De ceux qui regardent la mer
Car l' horizon vois tu n' est qu' une horizontale
L' amour une table de multiplication
La mort un héritage
On pose neuf
Et on retient ses larmes

Restait une inconnue à ton équation infaillible
La date de la tienne
De mort

Tu n' avais pas prévu de partir le dernier

7 commentaires:

  1. Beaucoup, pourtant,vivent ainsi. Rassurés par leur ordre et leurs certitudes, ils en oublient la mort. Quant aux songes, à la poésie, aux étoiles ou aux fées, ils ne les voient tout simplement pas. Ou les évitent et les ignorent.

    Et puis il y a les autres, ceux qui "regardent la mer" ,qui rêvent d'infini et d'ailleurs ultramarins...

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  2. Quelques autres oui, et vous êtes de ceux là assurément..
    Je me sens moins seule tout à coup :)

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    1. @ Agnès : c'est ce que nous aimons et recherchons, je crois, dans ces blogues "littéraires" que nous lisons : au-delà des textes il y a cette complicité entre nous tous, "qui regardons la mer et les grands oiseaux blancs".

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  3. Je ne suis pas sûre que les rêves d'infini, les yeux dans les étoiles, les mains dans la poésie, soient incompatibles avec les "chemins au cordeau" et le congélateur bien garni...:)

    J'en ferais moins une affaire d'individu que le résultat de conditions historiques, politiques, et donc sociales. Même si chacun est responsable de ce qu'il est...

    Quant à partir le dernier... sacré mauvais tour, oui :)

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    1. Le frigo bien garni ( et la cave bien pleine), d' accord.. Il faut bien des munitions pour nourrir les amis rêveurs dont parle Feuilly :)
      Mais le jardin tiré au cordeau, les pelouses interdites, les housses sur les fauteuils et les patins aux pieds sont absolument rédhibitoires, eux.. :)

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  4. Je souris car je démarre au quart de tour...

    Ce que le poème met sous nos yeux, c'est le risque de ne pas être tout à fait à hauteur d'homme...
    Que de défaillances en effet dans nos vies pourtant si brèves. "Sitôt lancés déjà défaits", comme le dit Jean des ronds de fumée :)

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    1. Et c' est comme ça qu' on vous aime..
      Je veux dire quand vous démarrez au quart de tour :)

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