samedi 14 avril 2012

Tablée


Ils entrent un par un
Par la fenêtre ouverte
Le jardin tout entier
Les forêts empesées
Et de grands arbres noirs
Fourrageant d' un doigt maigre
Les hanches
Des rivières
Le printemps pas seulement
L' automne
Et ses mirages
Les saisons en désordre
La couleur des violettes
Et le sang noir
Des mûres
Sur les joues des enfants
On se serre à la table
On boit de ce vin dru
Arraché aux coteaux
Dehors il n' y a plus rien
Qu' une longue mer étale
Que le feu des bergers

Pourtant quand vient ton ombre
Découpée au ventail
Toi qui ne passeras jamais
Les murs de ma maison
Ils savent à mes cheveux
Bruissant du vent du large
Au sourire
Aux bras nus
Ils savent à tout cela
Et sans fourcher jamais
Se passent à l' oreille
Quelques mots en volutes
Elle n' y est pour personne

6 commentaires:

  1. Un touchant bouquet de mots entre par cette fenêtre ( j'aime bien votre photo). Heureusement, on ne sait jamais tout à fait ;.)

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  2. Bouleversant, ce qu'invente la structure de ce poème...

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  3. Merci à toutes les deux ... :)

    ( fenêtre sarde, la photo :)

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  4. Nous naissons un par un. Nous entrons dans la mort un par un. :)

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  5. http://www.youtube.com/watch?v=JsGU2j68asI&feature=relmfu

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    1. Un par un, puis un pas après l' autre, en perpétuel déséquilibre, mais toujours les yeux ouverts.. :)

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