mercredi 31 octobre 2012

Passer l' hiver


C' est un chagrin
Que je ne peux te dire
Car il est vaste comme la mer
Quand elle penche
Et voudrait déverser
Tout son sel par mes yeux
Plus cinglant
Qu' un ciel de décembre
Quand il pleut des cailloux
De la tourbe
Plein nos bouches
C' est un chagrin d' enfant
Qui arrose de larmes
Les bleus de ses genoux
C' est la même main stupide
Venue d' on ne sait où
Des doigts d' équarrisseur
Qui farfouillent dans nos gorges
Froissant ce qui palpite
Comme des papiers gras
Un chagrin de grand lièvre
A la course arrêtée
...
Nos amours
Mon amour
Ne passeront pas
L' hiver



4 commentaires:

  1. Je ne sais pas si on supporte mieux ses chagrins d'amour quand on écrit comme ça, et je ne veux pas le savoir :) Je mets chagrins au pluriel pour faire la maligne et parce que la vie est toujours la plus forte tant qu'elle est là...

    Ce qui est sûr c'est que j'aurais aimé écrire ce poème-là :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On supporte mieux tout quand on peut l' exprimer.
      Et tous les chagrins sont des chagrins d' amour :)

      Supprimer
  2. Un texte très poignant en tout cas et qui nous laisse sans voix (et sans voie)

    RépondreSupprimer