dimanche 24 mars 2013

La nuit les mots...


C' était là
C' était là, il n' y avait qu' à laisser faire
C' était là, il fallait juste tendre la main pour cueillir une pluie de petits signes noirs
Lettres, phonèmes, mots filaient sans hâte, dans ce tendre entêtement des rivières
Et chacun d' eux étaient un océan

 ( l' enfance et ses secrets, les chagrins, les étés, comment je vois l' automne
 et puis tous les visages, les caresses sur la joue, la pluie, le manque et Toi dont le sang court encore aux veines bleues des mémoires )

Je contemplais, je crois, cette prose obstinée avec joie mais sans triomphe
La joie des soirs de juin, quand l' air est tiède et le temps infini

Demain, il n' y aurait plus de doutes et plus de déchirure
De tabac à fumer jusqu' à l' écoeurement
Et plus de noms d' oiseaux à s' octroyer de désespoir, à ne savoir pas dire ce qui pourtant nous mange

C' était là, dans une perfection tranquille
Lettres, phonèmes, mots
Le fond, la forme et l' indicible

Plus rien à ajouter
Que des bateaux à prendre
...


Le jour a mis le feu et pourtant il pleuvait

Vierge à nouveau, la page, comme mes nuits à venir

4 commentaires:

  1. Les mots qu'on croit saisir au coeur de la nuit se sont envolés au petit matin... L'indicible ne sera pas dit, la page restera blanche et le bateau sera parti sans vous.

    RépondreSupprimer
  2. Il y a des jours qui durent des siècles, mais à chaque nuit, son voilier..
    :)

    RépondreSupprimer
  3. Je n'avais pas su lire ce texte.
    Le commentaire de Feuilly me le rend lumineux :)

    Et que j'aurais aimé écrire :
    "Toi dont le sang court encore aux veines bleues des mémoires"
    :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Feuilly sait bien faire cela, nous éclairer.. :)

      Je vous souhaite un bon lundi de Pâques, Michèle

      Supprimer